Quelques mots rapides sur ce livre que je n’ai pas fini : Cinq jours par moi dans la peau d’un garçon. Malgré l’originalité du récit – une fille qui juste avant ses cycles se transforme en garçon -, je n’ai pas été conquise pour poursuivre ma lecture. Néanmoins, j’ai apprécié le contraste saisissant entre Jack et Jill aussi bien au niveau physique que psychologique.
Place maintenant à ma sélection particulièrement masculine cette fois-ci ! Les hommes sont à l’honneur aussi qu’on se le dire !
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Boys don't cry de Malorie Blackman.
Dante attend les résultats de ses examens. Le courrier qui lui ouvrira les portes de l’université. De sa future vie. Celle dont il a toujours rêvé. Mais quand on sonne enfin à la porte, ce n’est pas le facteur, c’est Mélanie. Son ex-copine, dont il n’a plus entendu parler depuis des mois. Avec un bébé. Le sien. Le leur. Etre père à 17 ans? Il y a de quoi pleurer. Mais les garçons ne pleurent jamais…
Bien sûr, j’ai pensé en le choisissant à la chanson éponyme du groupe The Cure. Évidemment ! Je ne sais pas à quoi je m’attendais en lisant ce roman. Rien de particulier mais j’avais envie d’être surprise. Je l’ai été !
Les rapports de force qui s’inversent. Pour une fois, c’est la mère qui prend la poudre d’escampette. Pour prendre du recul, du temps pour elle. Elle a eu plus de neuf mois pour s’y faire au moins. Pas Dante qui découvre sa paternité du jour au lendemain ; et, qui plus est le jour tant attendu de ses résultats d’examen. La fac le tend les bras. Mais, Emma se dresse sur son chemin.
Pourquoi est-ce qu'il ne m'écoutait pas ? Il fallait d'abord que je m'occupe de ma propre vie. Sinon comment je pourrais m'occuper de celle de quelqu'un d'autre ?
La chose qui l’appelle. Ça ; sa fille pourtant. C’est un rêve ou plutôt un cauchemar. On lui prend ses rêves un à un. C’est du moins ce qu’il croit au début. Peu à peu et ce comme tous les pères, Dante s’attache à son enfant. Une petite fille qui va tout remettre en perspective. Sa famille, ses amis, ses projets d’avenir. Secondé dans la tâche ardue d’élever un enfant, je demande l’oncle, le parrain, Adam. Lui qui a aimé à la seconde même sa nièce. Qui prend la vie comme elle vient. Adam qui se voit déjà acteur à Los Angeles ; et, qui n’a aucune honte à être qu’il est vraiment.
Et puis, leur père. Veuf, il tente de faire au mieux pour ses fils et sa nouvelle petite-fille. A jongler financièrement ; entre les non-dits et l’incompréhension mutuelle. Qui a dit que les soucis s’arrêtaient une fois notre progéniture à l’aube de l’âge adulte ? La vie aussi les attend au tournant comme trop souvent. Grandir est difficile tout comme l’acceptation de soi et des autres. La haine, la rancœur risquant de tout détruire.
Boys don’t cry parle du cœur des hommes. Aussi généreux et fragile que celui d’une femme. Alors oui, les garçons ne pleurent peut-être pas mais les hommes oui.
Callie et Kayden de Jessica Sorensen.
En entrant à l’université, loin de sa ville natale et de sa famille, Callie découvre une autre vie. Elle se lie d’amitié avec Seth et lui confie son lourd secret. Le jour de la rentrée, elle tombe sur Kayden, qui fréquentait le même lycée qu’elle. Les liens entre Callie et Kayden se resserrent petit à petit, même si Callie reste traumatisée par son passé…
C’est dommage qu’il faut en arriver à ce genre de couverture pour séduire le lecteur. A mon sens, c’est réduire un livre à un genre qui au final est bien plus que ça. Lisez les deux premiers paragraphes de Callie et vous me comprendrez. Même la citation d’ouverture donne le ton.
Alors oui, il y a des scènes de sexe explicite mentionnées d’ailleurs sur la quatrième de couverture. Ceci étant, l’histoire de Callie et de Kayden est bien plus qu’une histoire de cul justement. C’est deux âmes perdues qui reprennent vie au contact de l’autre.
Callie se réapproprie un corps dont elle avait honte. Une vie aussi grâce à l’amitié de Seth. Lui aussi qui a pourtant ses propres blessures, ses propres démons. Tous deux écrivent une liste de choses à accomplir durant leur première année universitaire. Pour sortir de leur zone de confort respective, pour réapprendre à aimer la vie. Plus encore, à s’aimer et à s’accepter.
Les points n'y changeront rien. Ils ne réparent que les blessures superficielles. Moi, c'est à l'intérieur que je suis blessé.
Du côté de Kayden, il est aussi question de corps physique, de cicatrices. De se faire du mal pour oublier la douleur paradoxalement. Refusant toute embrouille, tout attachement, il croit pouvoir s’affranchir, se débarrasser d’un passé trop lourd à porter. De souvenirs qu’il préférerait oublier. Alors, il vit le moment tel qu’il se présente sans trop se poser de questions.
Et, c’était facile avant de connaître Callie. Idem pour elle. De rester tous les deux dans ce qu’ils connaissaient par cœur. No risque, pas de panique. S’investir égal être meurtri. Mais, peut-être qu’en attendant rien on risque d’être surpris.
Callie et Kayden est un roman bien plus profond qu’il n’y paraît. Une sorte de traversée initiatique, identitaire pour nos deux protagonistes sans compter pour le reste de la distribution. Doux amer pour ne pas dire brutal parfois. Pas dans les mots mais dans la cruauté de certains personnages. Moi, j’aurai plutôt appelé ce roman résilience. Et surtout, ne faites pas comme moi prévoyez le tome deux avec vous !
Belle Sauvage de Philipp Pullman.
À l’auberge de la Truite, tenue par ses parents, Malcolm, onze ans, voit passer de nombreux visiteurs. Tous apportent leurs aventures et leur mystère dans ce lieu chaleureux. Certains sont étrangement intéressés par le bébé nommé Lyra et son dæmon Pantalaimon, gardés par les nonnes du prieuré tout proche. Qui est cette enfant ? Pourquoi est-elle ici ? Quels secrets, quelles menaces entourent son existence ?
Dans la vie, y a pas de hasard que des rendez-vous manqués. Souvenez-vous, j’avais exprimé mon souhait de relire toute la saga qui avec HP avait marqué mon enfance : A la croisée des mondes.
J’y suis presque avec son préquel trouvé en librairie. Et, terminé depuis alors que Lyra et ses amis m’attendent de pied ferme sur ma table de nuit. Un peu de patience car juste avant il faut que je livre mon ressenti sur la nouvelle ancienne saga de Philipp Pullman.
Autant vous l’avouez toute de suite, j’ai gardé peu de souvenirs de l’univers du Nord. Du coup, j’ai abordé cette lecture comme une novice même si certains personnages comme Lord Asriel ou encore Mme Coulter faisaient remonter des souvenirs. La mauvaise adaptation cinématographique aussi.
Une chose est sûre, l’auteur n’a pas perdu de sa plume. En excellent conteur qu’il est. Posant de nouveau les bases d’une nouvelle histoire tout en prenant garde à l’entrecroiser avec celle qu’il nous réserve dans l’avenir. Un univers riche donc où au début rien ne se passe pourtant. Mais, le danger rôde. Et, en attendant, il met en place les pièces de son puzzle. Les bases avec en autre un héros Malcom vif et courageux dont l’aventure risque d’être mouvementé aux côtés d’Alice et de Lyra bébé.
Malcolm cessa de penser à cela. Il découvrait un nouveau pouvoir en lui : il était capable de s'empêcher de penser aux choses désagréables.
Je ne vous apprends rien. Tout est raconté sur la quatrième de couverture. Sauf que ce résumé prend du temps à se mettre en place. Deux cent pages pour être plus exact. Je dis ça je dis rien. Car moi, cela m’a pas dérangé. Mieux, j’ai trouvé que c’était la partie la plus intéressante, la plus réussie. Ceci dit, ça peut donner une fausse impression aux lecteurs. L’action c’est pas pour toute de suite ; ce qui peut découragé plus d’un dans “l’épreuve “. Mais, j’imagine que c’est là un effet marketing.
Parenthèse à part, il ne fait aucun doute que cette trilogie à l’instar de sa consœur s’inscrit dans un registre fantastique. Pour autant, le récit après la fuite bascule notamment et ce sans vraiment de transition, dans la mythologie grecque. Il y a aussi un peu j’ai trouvé du Magicien d’Oz dans cette épopée.
Clairement, ce n’est pas dérangeant quoique déstabilisant par moment. Peut-être du à un manque d’explication, de développement. Il y a aussi une tendance parfois à trainer en longueur. Une répétition dans les événements ; à contrario, à les congédier trop facilement par moment.
Purement stratégique c’est certain de laisser le lecteur sur sa faim puisque deux tomes sont annoncés. Et puis, le roman évolue lui aussi gagnant en maturité ne serait-ce que par le biais de Malcom et Alice. Confrontés plus que jamais à un monde qu’ils reconnaissent à peine. Le passage à l’âge adulte risque d’être compliqué. Et, synonyme de sacrifice, de renoncement.
Harry Potter et l'enfant maudit de J.K. Rowling, John Tiffany,Jack Thorne.
Être Harry Potter n’a jamais été facile et ne l’est pas davantage depuis qu’il est un employé surmené du Ministère de la Magie, marié et père de trois enfants. Tandis que Harry se débat avec un passé qui refuse de le laisser en paix, son plus jeune fils, Albus, doit lutter avec le poids d’un héritage familial dont il n’a jamais voulu. Le destin vient fusionner passé et présent. Père et fils se retrouvent face à une dure vérité : parfois, les ténèbres surviennent des endroits les plus inattendus.
Première fois que je ne cours pas après la dernier Harry Potter. En cause, un univers transformé en pièce de théâtre. Clairement pas mon genre de prédilection excepté avec Mr Shakespeare. En outre, un récit écrit à trois mains. Ce qui est risqué pour bon nombre de raisons d’autant plus quand cela intervient dans une saga épique. Bref, Harry Potter et l’enfant maudit, la fausse bonne idée.
Je suis d’autant plus contente de ne pas m’être jetée dessus. La déception aurait été gigantesque si non. Ce qui me permettra d’être ainsi plus modérée dans ma chronique enfin presque. Déjà, à la fin du septième roman, on sentait le chapitre de trop. Voir les héros avec lesquels nous avions grandi, ri et pleuré, devenir des adultes avant l’heure était déconcertant pour ne pas dire décevant.
Nous lecteurs qui avions vécu tout à leurs côtés voilà qu’on nous privait pour ainsi dire du meilleur. L’après Voldemort. La vie normale de trois adulescents rompus après la bataille, les nombreuses pertes. Il aurait été pertinent de les voir évoluer dans ce nouveau monde en paix. Et pourquoi pas parler de stress post traumatique. De combien il était difficile de devenir un Homme, un adulte.
Au lieu de ça, on sort de je ne sais quel tiroir ce bon vieux remède de saut dans le temps. Qu’importe le manque de cohérence, les facilités entreprises pourvu qu’on a un huitième tome. C’est en tout cas ce qui en ressort. Je comprends que l’auteure ait du mal à dire adieu. Comme nous d’ailleurs mais parfois c’est préférable.
Harry, il n'existe pas de réponse parfaite dans ce monde d'émotions et de désordre. La perfection est hors de portée de la magie. Dans chaque instant rayonnant de bonheur, il y a cette goutte de poison : la conscience que la douleur reviendra. Pour une humain, souffrir, c'est comme respirer.
D’autant qu’un univers aussi riche ne convient pas à mon sens au format écrit d’une pièce de théâtre. En effet, j’ai eu l’impression d’une version appauvrie de la saga préférée de mon enfance. Très sentimentale aussi. Décalée et pas indispensable.
Dès le début, de toute façon c’était une mauvaise idée d’avoir fait Harry et ses amis, des parents. Et, d’avoir ensuite tout misé sur la relève de la génération suivante. Qui soyons honnêtes est une pâle très pâle copie des précédentes. Un Albus Severus qui ne rend pas hommage à ses patronymes. Scorpius, un mélange d’Hermione et de Ron. Ce qui logiquement aurait été leur enfant. Alors que Rose fait plus Malefoy.
Le seul qui ne s’est pas trahi finalement et qui m’a arraché bien des sourires, c’est Ron. Fidèle à lui-même toujours fidèle au poste. Quant aux autres, on est nostalgique du bon vieux temps. Où on se réunissait dans la maison des Weasley ou dans la cabane de ce très cher Hagrid. Nulle mention d’eux, des meilleurs. Pas leurs fautes pourtant. Car, à quoi bon un retourneur de temps si c’est pour ramener Cedric Diggory ? J’ai rien contre lui hein mais c’est la dernière personne à laquelle j’aurai pensé. La liste est longue si ce n’est rien que pour moi SB et RL sniff !
Ce huitième tome laisse un goût amer de par tout ce potentiel gâché. Tant qu’à faire, j’aurai préféré un préquel. Cet opus manque de maturité, de profondeur et de sincérité aussi peut-être. En revanche, voir l’histoire portée sur scène ça doit être quelque chose. Plus vivant et réussi plus attachant. A voir donc en temps réel !
Je me laisserais bien tenter par Callie et Kayden ! Pour l’enfant maudit, j’étais aussi assez mitigée… Tellement heureuse de retrouver cet univers et en même temps pas si convaincue… Mais bon, ça reste toujours ma plus grande passion <3
J’ai beaucoup aimé ! Mais, je te conseille d’avoir le tome 2 à portée de main car c’est très addictif. Et comment dire, le final en plus d’être choquant finit en eau de boudin. En fait, quand je l’ai fini j’avais pas encore connaissance de l’existence d’un tome 2. Alors, imagine la frustration. J’étais dégoutée. On nous laissait avec plein de questions et une boule au ventre !
Je crois que beaucoup ont ressenti la même chose pour ce dernier tome. Pas indispensable mais en même temps nostalgie quand tu me tiens. La dernière fois, je regardais Regression avec Emma Watson et David Thewlis. A un moment, y a un plan des deux assis l’un en face de l’autre. Et, je me suis dis pour peu on se croirait de nouveau dans Harry Potter. Mais bon, je vais arrêter de prendre mes désirs pour la réalité hein !